lundi 21 décembre 2009

OHB

Le groupe EADS Astrium, filiale spatiale d'EADS, est en passe de perdre l'appel d'offres sur le système européen de navigation par satellite Galileo, l'Agence spatiale européenne, ayant attribué un premier lot à son concurrent allemand OHB, affirme le quotidien les Echos.L'Agence spatiale européenne "a retenu le petit fabricant allemand OHB pour 8 des 22 satellites restant à construire", explique le quotidien.Pour espérer gagner les 14 autres satellites, "Astrium va devoir baisser ses prix, sinon il risque de ne rien obtenir du tout", explique les Echos.Quand l'Agence spatiale européenne avait lancé l'appel d'offres, elle avait demandé aux deux concurrents, Astrium et OHB, de déposer trois offres pour 8, 14 et 22 satellites et qu'elle se réservait le droit découper le marché comme bon lui semblait, rappelle le quotidien.Ce marché représente 350 millions d'euros.Astrium, le numéro un de l'espace en Europe devant Thales Alenia Space, construit des satellites, des lanceurs --la fusée Ariane 5 mais aussi le missile balistique français M51.

HELIOS 2B

Une fusée Ariane 5, emportant le satellite d'observation militaire Hélios 2B du ministère de la Défense, a décollé du Centre spatial guyanais de Kourou vendredi à 13h26 locales (17h26 à Paris, 16h26 GMT), selon les images diffusées au Centre national d'études spatiales (CNES) à Paris.Ce lancement, le septième réalisé par Ariane 5 depuis la base de Kourou en 2009, avait été reporté à deux reprises, le mercredi 9 décembre et le jeudi 17 décembre. D'un poids de 4,2 tonnes au décollage, Hélios 2B a été construit sous la maîtrise d'oeuvre d'EADS-Astrium, avec de nombreux sous-traitants européens dont Thalès Alenia Space. Il doit être placé sur une orbite polaire héliosynchrone permettant de survoler les mêmes régions de la Terre à la même heure solaire. Ce satellite espion va doubler la capacité d'imagerie militaire de la France et des cinq pays européens (Belgique, Espagne, Italie, Grèce, Allemagne) participant au projet Hélios. Hélios 2A, frère jumeau d'Hélios 2B, avait été lancé avec succès il y a cinq ans et continue à fournir des images de sites ou d'objectifs militaires.

"Le système Helios, ainsi complété, renforcera l'autonomie stratégique de la France et de l'Europe. Il contribuera pleinement à la fonction opérationnelle connaissance et anticipation du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale" publié par le gouvernement français, a affirmé M. Morin dans un communiqué.Ce satellite va venir épauler Helios 2A, opérationnel depuis début 2005 et qui fournit à cinq pays (France, Belgique, Espagne, Italie et Grèce), ainsi qu'au centre satellitaire de l'Union européenne installé à Torrejon (Espagne), des images de jour comme de nuit de haute résolution - de l'ordre de quelques dizaines de centimètres, selon les militaires, qui se refusent à se montrer plus précis au nom de la confidentialité."Ce lancement permet de garantir dans un calendrier optimal le renforcement de la capacité d'observation en orbite en complément des satellites Helios 2A et Helios 1A, mis en service respectivement en 2004 et 1995, toujours opérationnels. Helios 2B permettra ainsi d'augmenter considérablement le nombre de prises de vues effectuées et de réduire très significativement le délai d'acquisition des images", a assuré M. Morin, cité par le communiqué.
Le premier, Hélios IA , a été lancé le 7 juillet 1995 et, plus de quatorze années plus tard, il continue à donner en permanence des images très précises de tous les lieux qu'il survole. Cette aubaine n'avait pas été prévue, et il faudra que cela s'arrête un jour ! Son jumeau et second de la série, Hélios IB , qui a été placé en orbite le 3 décembre 1999, a terminé sa vie active en octobre 2004. Le premier satellite de la génération suivante (optique plus précise, de l'ordre de quelques dizaines de centimètres) est Hélios IIA . Il a été mis en orbite le 18 décembre 2004. Comme toujours, le Cnes (Centre national d'études spatiales) et la DGA (Direction générale de l'armement) avaient commandé simultanément deux satellites strictement identiques, le second pouvant servir de remplaçant en cas d'échec du lancement. Mais sa fonction "normale" est d'être placé en orbite cinq années plus tard, pour assurer la continuité du service dans l'espace. C'est donc ce qui devait se passer aujourd'hui : Hélios IIB aurait dû compléter Hélios IIA , avant que les techniciens ne désactivent leur grand frère Hélios IA . À noter que la France, leader technologique et financier du programme Hélios II, a invité les autres pays européens à s'associer à ce programme. La Belgique, l'Espagne, l'Italie et la Grèce participent chacune à hauteur de 2,5 %. Elles peuvent donc décider leurs propres missions au prorata de leurs engagements financiers.
Les militaires français, qui n'ont pas toujours perçu l'utilité de financer les technologies spatiales dévoreuses de budgets d'équipement et de fonctionnement (ils n'ont, par exemple, pas mis un centime dans le système de positionnement européen Galileo), ont aujourd'hui intégré que le renseignement et l'anticipation, selon la terminologie retenue par le Livre blanc sur la défense et la sécurité de l'été 2008, sont bien devenus des priorités stratégiques. La loi de programmation militaire 2009-2014 passera de 308 millions d'euros en 2008 à 600 millions d'euros en 2014. Un commandement interarmées de l'espace sera créé le 1er juillet 2010.